Emil Cadoo (1926 – 2002)
Au début des années 1960, épris de liberté et d’horizons nouveaux, il quitte les États-Unis pour Paris. Dans ce Saint-Germain-des-Prés, où la nuit, le jazz sort des caves, il retrouve, comme lui, ces expatriés afro-américains, les auteurs Richard Wright (1908-1960), James Baldwin (1924-1987), il fréquente les acteurs, jazzmen, artistes de music-hall, vedettes de la chanson tel que Edith Piaf (1915-1963) qu’il photographie en 1963 et qui déclarera « Mr. Cadoo, you are not a photographer you are a poet with a camera ».
Son œuvre, ses photomontages, enlacement de végétaux, statues et corps nus, ses images teintées d’un d’érotisme aussi artistique qu’ambigu résonne dans l’imaginaire des écrivains. En 1963, il réalise une série de photomontages pourSexus d’Henry Miller (1891-1980), livre rare aujourd’hui recherché des bibliophiles. Il illustrera aussi la couverture d’une édition de Notre-Dame des Fleurs de Genet (1910-1986). Un poème de Verlaine (1844-1896), Mille et Tre, est, en 1971, le prétexte de son livre de photographies homoérotiques Hommes La revue littéraire d’avant-garde The Evergreen revue publiera aussi plusieurs de ses portfolios.
Photographe incontournable des années 1960, les œuvres de Cadoo sont présentes dans les collections de références, le Museum of Fine Arts et la Menil Collection de Houston, le Getty Museum de Los Angeles ou le Metropolitan Museum of Art de New York et font l’objet d’expositions dans le monde entier. La dernière de son vivant, est organisée en 2001 à la Janos Gat Gallery de New York. En 2022 c’est la Ubu gallery de New York qui expose la série de Sexus. 2004, la galerie Au Bonheur du Jour révèle les nus masculins de Cadoo, la partie sans doute la plus personnelle de son travail. Décédé en 2002, sur sa tombe du cimetière de Pantin, on peut lire : Poète de l’image.